Les destinations que je vous propose dans cette édition sont toutes particulières. En effet, elles ne méritent pas (sauf peut-être pour l’île Mackinac) un voyage à elles seules, mais elles s’avèrent des escales intéressantes lors d’un retour de voyage à partir de l’ouest, depuis Oshkosh par exemple.

Mackinac

Mackinac vue des airs

Suggestion pour Oshkosh

D’ailleurs, pour ceux d’entre vous qui planifient se rendre à Oshkosh l’été prochain, je suis convaincu que vous aurez accès à d’amples informations sur le trajet à planifier pour vous rendre à la Mecque de l’aviation générale. Toutefois, permettez-moi de vous suggérer de vous poser à Fond du Lac (KFLD), petit aéroport situé au sud du site du grand rassemblement. J’ai personnellement aimé m’y retrouver l’été dernier. L’endroit est facile d’accès, pas trop achalandé, donc beaucoup moins stressant qu’une arrivée directement à Oshkosh (KOSH) dans son circuit étagé. On y trouve sur place un excellent FBO, des espaces de stationnement (préférable de réserver à l’avance) et même une section réservée au camping-avion. Sur le site, la location de voitures est disponible et l’on trouve tout près des facilités d’hébergement et de restauration. Finalement, on est à près de 20 minutes en automobile (un service de navette est également disponible à partir du FBO) du site du grand rassemblement d’Oshkosh.

Cela étant dit (et c’est l’objet de cette chronique), au lieu de rentrer au Québec par la route la plus directe, soit probablement celle que vous avez utilisée pour vous rendre à Oshkosh, je vous propose un parcours par le nord-est, qui vous conduira le long de la rive est du lac Michigan jusqu’à son point de rencontre avec le lac Huron. Le paysage survolé y est des plus grandioses et, à la jonction des deux mers intérieures, vous découvrirez un joyau unique, soit une île méconnue du grand public sur laquelle, une fois posé, vous amorcerez un voyage dans le temps…

L’île Mackinac

Cette île, Mackinac (KMCD), a ceci de particulier qu’il s’y trouve un des plus vieux et grand parcs national des États-Unis, le second ainsi désigné dans les faits, et qu’une réglementation datant du XIXe siècle, toujours en vigueur, y proscrit l’utilisation de véhicules moteurs pour s’y déplacer… C’est donc à pied, en vélo ou à cheval que vous pourrez visiter cet endroit des plus bucoliques! Cette destination vous transporte donc dans le temps à une période où le bruit généré par la machine était inconnu, où le cliquetis des sabots des chevaux dicte toujours le rythme des activités et là où le plein air est roi. L’île compte moins de 1000 habitants à longueur d’année, mais cette population augmente considérablement durant l’été.

Mackinac Island, un voyage dans le temps

Mackinac Island, un voyage dans le temps

Exception à la règle, nos moteurs à pistons sont les bienvenus! L’île de Mackinac dispose en son centre d’un aérodrome moderne au cachet rétro colonial, muni d’une piste asphaltée d’excellente qualité de 3500 pieds sur 75 pieds de largeur. Plusieurs places de stationnement y sont disponibles et des ancrages sont fournis; il faut toutefois avoir ses propres attaches (faciles à trouver à Oshkosh) pour s’y fixer.

Je m’y suis posé l’été dernier, justement au retour d’Oshkosh, à la suggestion d’un ami. J’avais tenté d’y réserver une chambre pour au moins une nuit, mais malgré des efforts répétés sur de nombreux sites de réservation en ligne, tout semblait complet. Qu’à cela ne tienne, nous avons pris une chance d’y aller quand même, avec comme plan B la possibilité de nous loger à un jet de pierre, soit à St. Ignace, un village voisin situé à moins de 20 nm à l’ouest.

Dès l’arrivée, j’ai été impressionné par la beauté du site. L’approche de l’île se fait comme un charme et l’on garde la piste en vue en tout temps. Une fois au sol, le terminal nous accueille avec un cachet d’antan. Le préposé, très avenant, n’a négligé aucun effort pour nous familiariser avec les lieux et nous aider à planifier notre séjour. Après quelques coups de fil, il nous a déniché ainsi un gîte à l’hôtel Iroquois, lequel (nous allions le découvrir) s’avère un lieu d’hébergement magnifiquement bien situé à l’entrée du village.

L’accès au village se fait soit à pied (une trentaine de minutes) ou en carriole tirée par deux chevaux, un charme rustique qui n’est pas sans rappeler Les pays d’en haut! Chemin faisant, nous croisons d’autres équipages équestres ainsi que nombre de cyclistes et piétons. Un autre monde! Notre hôtel (que je vous recommande sans hésitation) est justement situé à cette entrée, sur le bord du lac. Ses jardins sont admirables et sa terrasse sur le lac est des plus conviviales. Quant aux chambres, des plus confortables soit dit en passant, elles nous transportent à l’ère victorienne. Il ne manque que les costumes d’époque.

Grand Hotel Mackinac

Grand Hotel Mackinac

Le village de Mackinac borde le lac Huron et est partagé de part et d’autre de la rue principale. Celle-ci recèle nombre de boutiques, bistros (parmi ceux-ci, je recommande fortement le Seabiscuit), bars et hôtels, un vrai village de carte postale… Au bout de celle-ci, érigé sur un promontoire incontournable, siège le fort Mackinac, une forteresse coloniale de pierre érigée au cours du XVIIIe siècle pour défendre les positions britanniques durant la Révolution américaine ainsi que durant la guerre de 1812. Il constitue désormais un parc historique et est ouvert aux visiteurs.

Tout près de l’hôtel, on peut louer des vélos pour circuler à notre guise, nous rendre par exemple au Grand Hôtel, un magnifique bâtiment construit en 1887 qui conserve encore de nos jours un cachet renversant. On peut également parcourir la route qui fait le tour de l’île. Le parcours fait environ 12 km, avec le lac d’un côté et le massif de l’île de l’autre. Il est jalonné d’arrêts bien ciblés ainsi que d’un ou deux casse-croûtes. Une balade à ne pas rater.

Je vous suggère donc, sans plus de détails sur les trésors que vous découvrirez par vous-même sur l’île, un séjour de deux nuitées. L’endroit est idéal pour un week-end en couple ou avec des enfants.

L’île Manitoulin

À quelques minutes de vol à l’est, dans la baie Georgienne, se trouve l’île Manitoulin. Cette impressionnante étendue de terre est située en Ontario et dispose à son extrémité est d’un aérodrome (CGR) muni de deux pistes asphaltées, avec douanes et essence. Nous y avons fait escale une nuit pour l’explorer.

Piste de Manitoulin Gore Bay

Piste de Manitoulin Gore Bay

À notre arrivée, Robb, le gérant de l’aéroport, s’est empressé de nous accueillir, de faire le plein et de nous aiguiller vers le resto local incontournable. Il a fait le nécessaire pour nous dénicher un gîte en saison occupée. De plus, il nous a gracieusement prêté la camionnette de l’aéroport pour notre séjour!

L’île est pratiquement désertique, jalonnée ici et là de fermes et, le long de ses berges, de marinas ainsi que de quelques installations balnéaires. C’est un coin agréable à découvrir, mais après avoir visité Mackinac dans le même voyage, j’avais mis la barre un peu trop haut à mon goût! Donc, somme toute, Gore Bay devrait figurer sur votre parcours au retour de Mackinac pour le dédouanement et un arrêt lunch, advenant que le parcours vers le Québec nécessite pareil arrêt.

D’ici le prochain numéro, bon début de saison à vous tous, amis lecteurs!