Pour voler ou planer, il faut des ailes, qu’elles soient fixes, souples ou tournantes, avec des formes delta, elliptiques, trapézoïdales ou autres. Chacune a ses particularités par rapport à l’utilisation que veut offrir le constructeur de l’appareil. L’autogire est sustenté par une aile autorotative, alimentée par le vent relatif quand l’appareil avance ou descend. Hormis la pré-rotation avant le décollage qui se fait par un système d’embrayage sur les appareils modernes, le rotor est libre en vol, ce qui veut dire que même si le moteur arrête, le rotor continue de tourner. Toujours dirigeable, il permettra de planer vers un terrain propice et d’atterrir de façon similaire à un atterrissage normal avec le moteur au ralenti. Un autogire peut atterrir sur une longueur beaucoup plus courte que ce qu’il a besoin pour décoller… un des aspects de sécurité importants pour bien des pilotes.

Les quatre forces aérodynamiques, soit le poids, la portance, la traction et la traînée, sont à retenir pour ce qui suit.

La portance est une force qui tire la pale vers le haut. Elle est créée par la différence de pression entre l’extrados et l’intrados d’une aile. Sur des pales en rotation, la vitesse augmente du moyeu vers l’extrémité des pales et le vent relatif percute les pales dans un angle qui varie selon la vitesse de celles-ci.

Le principe de l’autorotation est que sur une zone du disque rotor, la portance des pales est  dirigée vers l’avant et entraîne celles-ci. On l’appelle zone autorotative. Une autre zone du disque rotor, appelée zone anti-rotative, dont la portance est dirigée vers l’arrière des pales, retient celles-ci de prendre plus de vitesse, ce qui régularise la vitesse de rotation. Par l’action du manche, le pilote crée une différence de portance entre les pales, ce qui a pour effet de modifier la direction du vol. Le moteur fait tourner une hélice qui pousse l’appareil vers l’avant et le rotor, qui est libre et autorotatif, le fait voler. La combinaison de la poussée versus l’angle du disque rotor fait évoluer l’autogire à différentes vitesses et altitudes.

L’autogire ne fait pas de vol stationnaire, mais il peut voler à une vitesse lente, soit près de 50 km/h, ce qui lui permet en vol, avec un vent de face de cette vitesse, de rester sur place par rapport au sol. Par vent nul, si on arrête de faire avancer l’autogire, il descend en ayant toujours son autorotation et il ne décroche pas.

Le décrochage se ferait à une très grande vitesse de l’appareil, lorsque la pale reculante irait moins vite que le vent relatif. Mais c’est une vitesse que l’on ne peut atteindre en autogire. Une autre façon de décrocher serait de voler à l’envers, ce qui ferait arrêter le rotor. L’autogire procure assez de sensations que la voltige n’est pas nécessaire. Entre une vitesse de plus ou moins 50 à 190 km/h, l’autogire est un outil idéal pour la balade, le vol-voyage, l’observation ou la photo.

Les figures de vol sont nombreuses, parfois impressionnantes, et permettent une multitude d’applications à cet appareil. Les quelques principes de base sur l’autorotation dont nous venons de parler ne sont qu’une ébauche d’une partie du fonctionnement de l’appareil. Il faut en retenir que dans ses paramètres de vol, l’autorotation est une sécurité. Bien comprendre le fonctionnement et les avantages de l’autogire se fait par une formation en école.

 

 

La portance est perpendiculaire au vent relatif, une force ascendante résultant d’une combinaison entre la portance et la traînée. 1. L’extrémité de la pale, zone anti-rotative où la portance est maximale; 2. Le milieu de la pale, ce qui est la zone rotative en ayant une force qui tire la pale vers l’avant; 3. La partie près de la tête du rotor : pas de portance, beaucoup de traînée anti-rotative.