Jacqueline Carlon Magazine Aviation

Américaine francophile, la directrice du marketing et des communications de l’avionneur de Vero Beach (Floride) cumule charisme et professionnalisme. Issue de la grande famille de l’aviation, elle transmet sa passion innée pour le vol et manifeste gracieusement son allégeance à la marque.

Quiconque a déjà visité le stand Piper, à Lakeland (Sun’n Fun), Oshkosh (EAA AirVenture), Sebring (U.S. Sport Aviation Expo) ou bien encore ailleurs dans le monde, a forcément croisé Jacqueline Carlon. Connue et appréciée des clients, tout comme des journalistes aéronautiques et bien sûr des pilotes, l’avenante émissaire ne laisse généralement personne indifférent. Sa grâce naturelle, son je-ne-sais-quoi d’européen et sa verve joviale en font une ambassadrice de choix. Mais d’où vient Jacqueline Carlon?

Pas Jackie, svp!

 Originaire du Connecticut, Jacqueline Carlon, née Gauger, est la fille d’un pilote corporatif et d’une pianiste. Sans surprise, ses parents lui transmettront leur passion respective. La jeune fille grandit à Chicago avant de migrer vers le sud. À l’âge de 13 ans, elle décide d’apprendre le français. Pourquoi? Sans raison particulière. Simplement parce que ça lui plaît et que, déjà, elle aime relever des défis de taille. Dans sa famille, personne ne parle cette langue. Mais quand on s’appelle Jacqueline, un prénom tricolore, porté par une autre dame de qualité… Plus encore : une première dame qui, elle aussi, en son temps, maîtrisait le français. Là s’arrêtent les comparaisons avec Jackie Bouvier Kennedy (Onassis). D’ailleurs, Jacqueline n’aime pas le surnom Jackie qui lui colle à la peau chez Piper. Elle le tolère. Sans plus. D’autre part, son mari ne sévit pas dans la politique. Ancien pilote de la Navy, Jerry Carlon est cadre commercial chez Boeing. Son emploi l’amène, lui aussi, à voyager régulièrement. Basé à Vero Beach, et non à Seattle, il arrive à combiner travail et famille. Le couple a deux enfants : Grace (14 ans) et Jack (10 ans). Lors de notre entrevue en Floride, Mrs. Carlon me confie que sa progéniture s’intéresse à l’aéronautique. Son fils davantage que sa fille. Il rêve de devenir pilote de chasse… En attendant de prendre éventuellement les commandes d’un F18, le jeune, accompagné de sa sœur, fait souvent de l’aérotourisme avec papa et maman. Membre des Cherokee Flyers – le club fondé par les employés de Piper en 1999 – Jerry loue régulièrement l’un des deux Archer disponibles. Jacqueline joue les copilotes. Pas encore brevetée, elle détient malgré tout quelques dizaines d’heures de vol accumulées en tant qu’élève-pilote. Pour la petite histoire, elle était tout près de passer sa licence privée lorsqu’elle est… tombée enceinte de son premier enfant. Ainsi va la vie !

From Flight Safety to Piper Aircraft

Détentrice d’un baccalauréat scientifique en aviation (Bachelor of Science in Aviation Business Administration), obtenu chez Embry-Riddle Aeronautical University en 1994 ainsi qu’une attestation universitaire (Executive Leadership Training) de la Darden School of Business (University of Virginia) en 2007, l’énergique Jacqueline poursuit aujourd’hui avec des cours menant à un MBA via la Nova Southeastern University. Celle qui démarra sa carrière dans l’aviation comme agent de comptoir chez Air France – à l’aéroport de Washington-Dulles – a su, avec le temps, évoluer vers de plus hautes sphères. Après un passage chez World Airways, on la retrouve, dès 1995, chez Flight Safety, ici même à Vero Beach. En tant que directrice senior du marketing, elle contribue alors au développement des activités et, plus prosaïquement, à la promotion des 141 cours au catalogue – tous homologués par la FAA. Son implication porte fruit puisque le chiffre d’affaires de l’académie grimpe en flèche. En 2001, année record, le groupe enregistre un revenu de 17,7 M$. Avouant s’être épanouie professionnellement, Jacqueline finit par se lasser de la vente. En 2007, une rencontre fortuite avec un dirigeant de Piper, suivie d’une offre d’emploi que l’on ne peut pas refuser, la fait déménager de quelques centaines de mètres. Bravo Piper! Sorry Flight Safety!

Jacqueline Carlon devant N500SN, le Seneca V de notre essai bimestriel

Jacqueline Carlon devant N500SN, le Seneca V de notre essai bimestriel

Toujours vers l’avenir

 Look contemporain, classe naturelle, conversation aisée et plus encore font de Jacqueline Carlon une femme plaisante à croiser. Ceux qui la connaissent comprendront pourquoi je l’ai choisie pour ce premier Coup de cœur de 2015. Elle le mérite bien. Piper n’a pas toujours connu des temps faciles. À l’instar de nombre de ses collègues, elle a dû s’accrocher et résister aux assauts divers. Faillite, ouragan, crise économique et j’en passe ont malmené l’entreprise et les meilleurs sentiments. Aujourd’hui, cela va mieux. Les ventes sont à la hausse; la production augmente; la qualité s’améliore sans cesse. Passionnée par son travail tout en priorisant ses proches au maximum, J. Carlon ne stagne jamais. Un voyage en France pour perfectionner son niveau de français, mais aussi pour faire découvrir une autre culture à sa famille; un party événementiel pour lancer tel modèle; un communiqué de presse à produire; une conférence de dernière minute; un salon aéronautique à organiser; rien n’arrête cette battante au sourire indéfectible. Il est des gens comme ça. Pas assez, malheureusement. Allez donc la saluer au détour d’une prochaine convention! Mais ne vous avisez pas de lui quémander une casquette ou un T-shirt parce que vous possédez un Super Cub 1972. Cela ne se fait plus. Soyons logiques : si Piper offrait un objet publicitaire à chaque propriétaire d’avion de la marque, cela ferait plus de 130 000 trucs gratuits à distribuer gracieusement. De quoi refaire faillite! « Et personne ne souhaiterait cela », de conclure notre amie Jacqueline.