UN VÉRITABLE SUCCÈS

(première partie)

Avec plaisir, le magazine Aviation vous présente l’un des succès commerciaux mondiaux de l’aéronavale. C’est au pays de l’Amazonie, de la samba, des belles plages et du renommé soccer que brille l’Aéronavale brésilienne en utilisant les A-4 Skyhawk pour la défense de ce pays d’Amérique du Sud.

Pour le 15e anniversaire d’utilisation de l’A-4 Skyhawk avec le VF-1 (1er Escadron d’avions d’attaque et d’interception). Crédit Photo : M. Yam Wanders (Redação Orbis Defense)

Un peu d’histoire

Si l’A-4 Skyhawk a eu un succès commercial, c’est grâce à M. Ed Heinemann de la Douglas Aircraft Co. En janvier 1952, cet ingénieur et son équipe ont pu répondre à la Marine américaine. L’appareil devait atteindre une vitesse de 800 km/h, avec un rayon d’action de 550 km, et transporter 908 kg et/ou un poids inférieur à 13 600 kg. L’équipe d’ingénieurs travaillera à réduire le poids de l’appareil. En quelques semaines, Douglas Aircraft finit par proposer à l’USS Navy un avion deux fois plus léger. L’avion volera à 160 km/h, avec un rayon supplémentaire de 185 km.

Le 22 juin 1954, c’est le tout premier vol du prototype A4D, le XA4D, un avion de combat pour des missions de chasse sans escorte. Le 15 octobre 1955, c’est le premier avion d’attaque au monde à détenir le record de vitesse sur un déplacement de 100 km en atteignant 1118,7 km/h. En octobre 1956, l’avion intègre l’US Navy. Un an plus tard, il se trouve avec l’US Marines Corps. Ensuite apparaît l’A4D-2 ou l’A-4B, version modifiée. Pour la Marine américaine, l’aéronef est muni d’une dérive renforcée, d’une perche de ravitaillement et, en vol fixe, la capacité de tirer le missile air-sol Bullpup. Il peut transporter en vol un bidon de ravitaillement par le pylône situé sous le ventre.

Sa cellule est constituée de la voilure, de l’avant et l’arrière du fuselage. Il est semi-monocoque, tout métallique. Le fuselage inclut une pointe antérieure détachable où se trouvent les équipements électriques de bord, les systèmes de communication et d’identification. Facile entretien, le cockpit a été adapté afin que le pilote puisse bien remplir ses tâches. Les deux éléments du fuselage sont tenus par six boulons, facilitant ainsi l’aisance des techniciens lors de changements de réacteurs.

L’empennage vertical de l’A-4 est bâti totalement avec le sous-ensemble arrière. Ses aérofreins, ordonnés hydrauliquement, sont situés sur les côtés du fuselage, en arrière du bord de fuite des ailes. Les dimensions de la voilure sont très étroites avec ses 26,6 pi (8,38 m). Le recours à un mécanisme de repliage n’est pas nécessaire et faciliterait son entreposage dans les hangars ou dans les porte-avions. Le train d’atterrissage est robuste, conçu sans système hydraulique de sortie de secours. Il peut être aisément descendu et verrouillé par gravité.

Avec une poussée de 3495 kg, les premiers Skyhawk étaient propulsés par des turboréacteurs Wright J-65, sous licence d’Armstrong-Siddeley Sapphire. Avec l’A-4 B, la poussée augmenta à 3855 kg. Avec l’E et un moteur de Pratt & Whitney J 52, sa poussée est de 3855 kg. Pour le F, ça ira jusqu’à 4220 kg. Avec un rayon d’action de 1700 milles nautiques (3220 km) et une vitesse de 625 milles nautiques (1158 km), l’A-4 monte à 8440 pi/min ou (43 m/sec). Sa capacité de chargement est de 18 300 lb (8318 kg) et celle de résistance est de (+8 G) et de (3-G).

Préparatifs avant le catapultage d’un A-4 Skyhawk (VF-1).
Crédit Photo : Rob Schleiffert – Marine nationale du Brésil

Décollage après le catapultage d’un A-4 Skyhawk.
Crédit Photo : Rob Schleiffert – Marine nationale du Brésil

Situé dans les emplantures d’ailes, l’armement se compose de deux canons fixes Colt MK-12 de 20 mm transportant 100 balles chacun. Avec deux pylônes par aile et un pylône sous le fuselage, il utilise des pods-roquettes LAU-10, tels les (4X) MK32 Zunit, 4 missiles AIM 9 Sidewinder, 2 missiles AGM 12 Bullpup, 2 missiles AGM-45 Shrike anti-radar, 2 missiles AGM-62 Walleye et 2 AGM-65 Maverick. Comme bombes conventionnelles, il embarque (6X) CBU Rockeye MK20, des bombes MK-82, MK-83 et MK-84 et des bombes nucléaires B-43, B-57 et B-61. En 1970, un parachute de freinage, un empennage vertical redessiné et une verrière transformée pour un réacteur ayant une poussée de 5080 kg sont inclus.

Pour les opérations « Forward Air Control » avec l’US Marine, l’avion a sa version d’entraînement biplace, tels les TA-4F, TA-4J et OA-4 M. Le 27 février 1979, le dernier des 2960 appareils sort de Palmdale et s’intègre aux Marines Corps. Au milieu des années 1960, les A-4 Skyhawk américains sont utilisés durant la Guerre du Vietnam. Ils participeront ensuite à la Guerre du Kippour avec l’Armée de l’air israélienne, à la Guerre des Malouines avec les Forces argentines et à la Guerre du Golfe persique de 1991 avec les Forces aériennes du Koweït. Il sera utilisé aussi comme avion de patrouille acrobatique avec les Blue Angels de l’US Navy, les Black Knights de Singapour et les Kiwi Reds de la Nouvelle-Zélande.

 

Le Brésil et ses A-4 Skyhawk

En 1998, venant du Koweït, seront livrés 20 A-4 KU (AF-1, monoplace et AF-1-A, biplace) à la Marine nationale du Brésil. En 2009, 12 de ces avions (9 monoplaces et 3 biplaces) seront modernisés. Le 26 mai 2015, remis aux normes exigées par la Marine du Brésil, ce sont des AF1-B et AF-1C qui sont affectés aux opérations navales sur le porte-avions São Paulo ou l’ex-porte-avions français Foch qui sert avec l’Escadron VF-1 Falcões (Faucons).

Décollage d’un A-4 Skyhawk de la Marine nationale du Brésil.
Crédit Photo : M. Yam Wanders (Redação Orbis Defense)

Dans un prochain numéro, le magazine Aviation vous invite à nous suivre dans une deuxième partie avec l’interview du Commandante Antônio J. Costa Soares, pilote d’un A-4 Skyhawk de la Marine brésilienne.

Pour leur généreuse collaboration à cet article, le magazine Aviation tient à remercier le Commandante Antônio J. Costa Soares et M. Rob Schleiffert, photographe, tous deux de la Marine nationale du Brésil, ainsi que M. Yam Wanders, ex-militaire de FAB, reporter et photographe d’Orbis Defense.

 

À suivre …

 

Collaboration spéciale : M. Yam Wanders

Traduction : M. Yam Wanders et Martin Cormier

Photographies : Marine nationale du Brésil, M. Rob Schleiffert et M. Yam Wanders