Voler a toujours été un rêve pour l’homme. Combien de fois avons-nous entendu et réentendu cette affirmation? Bien des gens, au cours de leur vie, caressent également ce rêve, et ce, souvent dès l’enfance. Nombre d’entre eux malheureusement ont estimé qu’il était inaccessible et ont opté pour d’autres carrières, loisirs et divertissements au cours de leur vie.

De gauche à droite : Marc-André Théorêt, Michel Thériault et l’instructeur CSIP Claude Giroux

Aviateurs.Québec, le plus grand regroupement d’aviateurs et de pilotes francophones en Amérique, est bien sensible à cette situation. Plusieurs de ses membres sont devenus pilotes au fil de leur vie et fréquemment, non pas dans la jeune vingtaine, mais à l’approche de la retraite… Prenez comme exemple Gilles Jean, l’actuel président du regroupement.

Gilles se souvient que, dès son secondaire, il se plaisait à observer le passage des avions par les fenêtres de sa classe… Il rêvait alors de devenir un pilote de chasse, mais le destin en a voulu autrement. Plus tard, début soixantaine, à la suite du décès tragique d’un proche, il réalisa que la vie peut être courte et que mieux valait la vivre pleinement.

À 61 ans bien sonnés, il acheta donc un avion Maule M5 d’occasion à Sept-Îles et entreprit son cours de pilote privé. Un second appareil, un Champion, fut également acquis pour faciliter son apprentissage. Il obtint son PPl un an plus tard en 2015 et compléta même son annotation sur flotteurs. À ce jour, il totalise 320 heures de vol et a réalisé son rêve de survoler les grandes étendues nordiques du Québec!

En effet, il n’est jamais trop tard pour apprendre à piloter un avion. Si vous avez une bonne santé générale, que vous avez du temps devant vous et que vous demeurez animé par cette passion de prendre l’air…, les portes de l’aviation générale vous sont toutes grandes ouvertes!

Il y a au Québec un grand nombre d’individus avec lesquels nous avons eu l’occasion d’échanger et qui nous ont révélé avoir ainsi réalisé leur rêve, la cinquantaine (même la soixantaine avancée…) bien entamée. Plus jeunes que jamais, les grisonnants d’aujourd’hui ont les moyens de leurs ambitions et s’ils n’ont pas obtenu leurs ailes dans la vingtaine, pourquoi pas les obtenir à la semi-retraite ou retraite venue?

Après avoir échangé avec un bon nombre d’entre eux, des constantes se remarquent :

  • Ils partagent tous la passion de l’aviation et de voler depuis leur jeunesse, mais…
  • La vie en général, le travail et la famille ont retardé la réalisation de leur rêve…
  • Ne connaissant pas demain, beaucoup ont constaté qu’ils risquaient de passer à côté…
  • Quelques-uns ont reçu de leur conjoint un cadeau « Pilote d’un jour » qui fut l’élément déclencheur de leur démarche…
  • Ils auraient aimé avoir davantage d’information concernant la faisabilité de leur projet de voler, de partager un avion ou d’en posséder un pour eux seuls…
  • Un mentor aurait été pour la majorité un compagnon de parcours recherché…
  • Ils éprouvent tous unanimement un grand sentiment de fierté d’avoir accompli leur rêve…
  • Toutes de belles histoires que j’ai recueillies!

 

DES HORIZONS INSOUPÇONNÉS
Piloter un avion procure non seulement une grande satisfaction de contrôle et d’accomplissement, mais ouvre de plus la porte à des horizons insoupçonnés. Les distances raccourcissent, on les parcourt en un temps compressé et on profite davantage des excursions que l’on planifie.

L’avion privé constitue un mode de transport familial par excellence et des plus sécuritaires (malgré tout ce que vous pouvez lire ou entendre dans les médias) à de nombreux points de vue. Imaginez par exemple un week-end à la mer avec conjoint et enfants à moins de deux heures de Montréal! Eh bien non, cela ne coûte pas une fortune…

Pourquoi voler?

Voler son propre avion est synonyme de liberté dans son sens le plus large. On choisit sa destination non pas suite à une route préétablie, mais que l’on trace soi-même… que dire de plus? La sensation de liberté ultime…

C’est risqué?

Partant du principe que toute activité est risquée… mais que les risques d’accident ou de fatalité peuvent tous (ou presque…) être prévenus, un pilote prudent et diligent voit ses risques d’accident réduits de façon notoire.

Quel appareil pourrait être à ma portée?

Certains d’entre vous pensent avion ou ultraléger; pour d’autres, c’est l’hélicoptère. Chacun de ces appareils possède ses avantages et ses inconvénients. Tout dépend de l’usage projeté. Avant d’opter pour l’un ou l’autre, il vous faut clairement établir ce que vous entendez faire avec l’appareil sélectionné ou envisagé.

Si se déplacer rapidement du point A au point B, dans un rayon de moins de 500 km, sans restriction ou presque de sites d’atterrissages, vous semble captivant, si votre désir est de voler à basse altitude à bonne vitesse, mais avec la flexibilité de choisir vos destinations sans compromis ou presque, l’hélicoptère sera une avenue à explorer. Si, d’autre part, la possibilité de vous déplacer rapidement et en tout confort pour vous et vos proches vers des destinations éloignées (vous pourriez par exemple vous rendre en Floride en une journée) vous motive davantage, l’avion privé devient alors un choix éclairé. D’autre part, pour les passionnés de grands espaces naturels, l’hydravion sera leur tapis volant!

Les avions sportifs sont également une nouvelle alternative sur le marché depuis quelques années. Ils sont conçus davantage pour apprécier le plaisir de voler que de voyager, même s’ils s’avèrent quand même une avenue intéressante pour ce faire. Ce sont de petits appareils deux places propulsés par des moteurs de faible cylindrée, alimentés par de l’essence automobile. Ils sont relativement accessibles et leur usage ne requiert qu’une licence de pilote loisir.

APPRENDRE À VOLER

Plusieurs écoles de pilotage existent au Québec, et ce, depuis de nombreuses années. Elles sont pour la plupart localisées dans tous les aéroports accessibles au public.

Le contenu et les exigences de formation des pilotes d’avion sont dictés par Transports Canada, l’aviation relevant de la compétence fédérale. Il vous faudra réussir l’examen écrit de Transports Canada, dont l’essentiel touchera à l’aéronautique, la navigation aérienne, la météo et la réglementation. Bien sûr, vous pourrez vous inscrire à un cours théorique (non obligatoire), acquérir du matériel didactique et étudier en vue de l’examen. Du côté de la formation pratique, un minimum de 35 heures de vol est exigé. Quand on est passionné, les lectures sont moins lourdes et la compréhension stimulante.

La plupart des élèves-pilotes obtiennent toutefois leur licence de pilote privé entre 50 et 100 heures. Tout est question de disponibilité, de continuité et de fréquence de vols.

On peut vraiment apprendre à voler après 50 ans?

Absolument, tout ce qu’il vous faut, c’est la santé et la passion. Oubliez ce que vous avez entendu concernant les coûts inaccessibles des cours, du prix des avions et de leur entretien. Souvent, un avion quatre places de qualité, avec un peu de vécu, vous coûtera sensiblement le même prix d’acquisition que pour une voiture de luxe intermédiaire et, bonus, vous aurez la satisfaction de le revendre après quelques années pour le même prix, voire plus que vous l’aurez payé. Pouvez-vous en dire autant d’une voiture, d’un bateau ou d’un véhicule récréatif? C’est à y penser…

Un exemple parmi tant d’autres, Michel Thériault, comptable de formation, semi-retraité de 59 ans… Depuis toujours Michel éprouvait une fascination pour les avions et les aéroports. Vers l’âge de 17 ans, au cégep, il s’est inscrit à un cours de pilotage et a effectué une dizaine de vols. Mais, faute de revenus appropriés, il abandonna… Plus tard, la quarantaine entamée, il rencontra un instructeur de chez Cargair et employé de Bombardier à Mirabel qui l’aiguilla vers une école de Mascouche et il décida de reprendre la réalisation de son rêve. Il accomplit ainsi le cours théorique et plus de 20 heures de vol.

Davantage informé que jamais sur les types d’avions privés, son intérêt se porta vers un appareil haut de gamme…

Rendu dans la cinquantaine avancée, après avoir développé un intérêt pour l’immobilier, il prit la décision d’enfin réaliser son rêve avant qu’il ne soit trop tard. La décision fut familiale, il sélectionna l’appareil prisé et convainquit sa conjointe d’en faire l’essai. Elle fut conquise et donna son aval au projet. Tout n’était pas gagné : il devait localiser un aéroport et un endroit pour remiser celui-ci.

Ainsi donc, à l’été 2018, il fit l’acquisition d’un Cirrus SR20 d’occasion et d’un hangar. Depuis, il est en voie d’obtenir son PPL sur son avion!

ACHETER OU LOUER UN AVION?

Contrairement à la croyance populaire, devenir propriétaire de son propre avion est un rêve plus qu’accessible! En effet, de nombreux appareils monomoteurs à quatre places peuvent être acquis pour moins de 50 000 $ et ceux-ci conserveront leur valeur durant plusieurs années, contrairement par exemple aux voitures exotiques ou de luxe. Il est fréquent et habituel, tel que mentionné précédemment, qu’un propriétaire d’aéronef revende son appareil après cinq ans avec profit!

MENTORAT

Aviateurs.Québec, soucieuse de favoriser l’accès à l’aviation de tourisme aux gens d’affaires et aux retraités, peut de plus vous accompagner dans votre démarche d’accès au pilotage par un programme de mentorat, suivant lequel vous serez appuyé par un pilote d’expérience, souvent propriétaire de son avion depuis de nombreuses années. Ce pilote, résidant souvent à proximité de votre localité, sera en mesure de vous prodiguer de précieux conseils dans votre cheminement. Il vous épargnera de nombreux soucis lors du choix de votre école, de votre instructeur et, pourquoi pas… de votre avion! Communiquez avec Aviateurs.Québec au 1 877 317-2727 ou à info@aviateurs.quebec) pour en apprendre davantage!

Et, surtout, ne l’oubliez pas, il n’est jamais trop tard pour apprendre à piloter un avion! La satisfaction que vous en retirerez sera unique et incomparable! Ne passez pas à côté de cette expérience de vie formidable et incomparable!