Paradoxal mais compréhensible qu’avec un appareil que l’on transporte en auto, bateau, avion ou vélo, le paramoteur soit, à mon sens, le plus pratique pour voler à travers le monde.

Éric Marceau en vol au Nouveau-Mexique.
Photo: Alain St-Martin, novembre 2018

Depuis seulement 30 ans que le paramoteur existe, l’évolution de la performance s’est jointe à la légèreté. Aujourd’hui, la mécanique est simple à entretenir, avec une aile fiable et relativement rapide, et il est facile de décoller à pied sur toutes sortes de terrains autour du globe. S’envoler d’une plage ou d’un pâturage et survoler les bords de mer ou les montagnes, voilà l’engin que les aventuriers du plein air ont enfin maîtrisé. Chaque pays a ses exigences en aéronautique, c’est pourquoi il faut être responsable avant d’entreprendre un voyage à l’étranger et de bien se conformer à la réglementation de chacun. Les écoles de pilotage et les forums sont un bon départ pour l’information.

À l’approche de l’hiver, bien des paramotoristes québécois planifient un voyage au chaud avec leur appareil. Plusieurs n’en sont pas à leur premier voyage et savent bien s’y prendre seul ou en groupe. En matière de transport aérien, l’OACI et l’IATA ont des exigences très strictes de sécurité pour le transport des moteurs. En soute, aucune trace ou odeur de carburant n’est admissible. Un moteur neuf peut être transporté, mais s’il a fonctionné ne serait-ce qu’une seule fois, des mesures s’imposent concernant la mécanique. Aucune chambre fermée ayant contenu de l’essence n’est admise. Les habitués démontent le moteur et lavent soigneusement les pièces avant de les emballer séparément. Il est facile de se procurer à l’état neuf un petit réservoir, de la durite, des filtres et un kit de carburateur. Attention, il y a cependant des règles aussi pour le transport des batteries. L’envoi par les compagnies de transport est plus facile, mais toujours sous certaines conditions.

J-F Leblanc en vol vers Table Mountain, Le Cap, Afrique du Sud. Jean-François et Monique: un couple qui voyage beaucoup.
Photo: Monique Létourneau

Les voyages prennent de l’ampleur lorsque l’on peut pratiquer sa passion de voler à l’étranger. Compact, un paramoteur se place dans le coffre d’une voiture ou d’une petite remorque et bien des pilotes ont sillonné les États-Unis en profitant de leur appareil. Certains espaces aériens sont aujourd’hui fermés, mais  d’autres s’ouvrent… Profitons de notre époque! En 2009, quelque 75 paramotoristes ont eu la chance de voler dans le désert de la Syrie, au-dessus des ruines de Palmyre, et atterrir au centre de Damas… des paysages aujourd’hui disparus en raison de la guerre. En compétition, en Chine, avec neuf pilotes canadiens, nous volions au-dessus de la Grande Muraille. Accompagné de mon épouse et un de mes fils, tous les deux pilotes, je me demandais « Vais-je me réveiller? », tellement ce moment privilégié était magnifique! Bien des pays ont été survolés par des Québécois : les plages du Mexique, des îles aux Caraïbes, l’Australie, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Sud, l’Europe où des pilotes emportent le minimum et bivouaquent entre l’Italie et la Hollande, ou de l’Espagne à la Grèce. Mais n’oublions pas la chance que nous avons au Canada d’avoir 5000 km à parcourir d’un océan à l’autre, sans frontières, avec la même réglementation et des paysages aussi impressionnants qu’uniques. Le paramoteur est un tremplin pour la découverte aérienne!