Quand on se prépare à rencontrer une personne connue et qui a fait de la télévision, on ne sait jamais à quoi s’attendre, car souvent la personnalité est différente de celle du personnage que l’on nous présente à la télévision. Dans le cas de Mikey McBryan, le personnage de la série Pilote des glaces et le gars de tous les jours sont très près l’un de l’autre.

Mikey McBryan est un passionné d’aviation, ce qui veut dire que l’entrevue a été facile; il suffit de poser une question et on a droit à un bon cinq minutes de réponse de sa part. Au moment où nous l’avons rencontré, il était entièrement dédié à la restauration du DC-3 à l’aéroport de Saint-Hubert, alors qu’il restait à peine sept jours avant la date prévue de son retour en vol.

McBryan nous a expliqué que la première fois qu’il avait vu le DC-3 en vente, il ne l’avait pas retenu, car il n’a pas de porte cargo et il est donc inutile pour Buffalo Airways. Ce n’est que lorsqu’il a appris que l’appareil avait participé au débarquement de Normandie qu’il a réalisé que c’était une pièce de collection. Lorsqu’il a pris la décision de le restaurer, il a spontanément écrit les mots « plane saver » sur une feuille de papier et il a commencé à se filmer tous les jours en expliquant son projet; cela aura duré plus de 150 jours consécutifs. Ce projet de restauration est un coup de tête. Il n’avait pas de plan préétabli et il ne savait pas vraiment s’il parviendrait à restaurer le DC-3.

Pour restaurer le DC-3, Mickey McBryan a emprunté des pièces à Buffalo Airways, dont un moteur. Son père, Joe McBryan, lui a donné l’autre moteur. Il a également eu accès gratuitement à un stock de pièces usagées afin de compléter ses besoins. Il a travaillé bénévolement sur le projet de restauration, tout comme la presque totalité des personnes qui se sont impliquées. Plus de 98 % du travail a été fait par des bénévoles. M. McBryan a mentionné que les deux plus gros postes de dépenses pour la restauration ont été le carburant et le Tim Hortons!

C’est le 14 avril que lui et son oncle ont débuté le travail sur le vieux zinc qui était en très mauvais état. La passion, l’enthousiasme et la détermination de M. McBryan ont contaminé des étudiants de l’ÉNA qui ont, à leur tour, contaminé leurs professeurs. La direction de l’ÉNA s’est impliquée elle aussi ainsi que d’autres bénévoles.

De son côté, M. McBryan a plongé dans la paperasse, car le DC-3 n’avait plus aucun document. Même la plaque d’identification du fabricant avait disparu. Il faut normalement presque un an, voire des années, avant de réussir à reconstruire l’historique d’un avion. Mickey McBryan l’a réussi en moins de 150 jours. Ajoutez à cela la restauration de l’appareil en 56 jours seulement et vous avez là un tour de magie!

Mikey McBryan n’a qu’un seul regret, c’est de sortir de la région de Montréal une pièce de collection qui appartient à l’histoire de Montréal. Il a exprimé le souhait que l’Avro CF-100 présent à Saint-Hubert soit restauré et reste sur place, car il appartient à l’histoire de cet aéroport. Son exploit avec le DC-3 est une inspiration et il faut espérer que son souhait se réalise.

Chapeau, Mickey McBryan!