Le 20 octobre dernier, Nav Canada tenait à l’hôtel Marriott de l’aéroport Trudeau sa rencontre bisannuelle avec les intervenants du milieu. J’assistais à la rencontre pour l’APBQ en compagnie de Gilles Lapierre, président sortant, et Jean Messier, directeur. C’est à cette occasion que Rob Thurgur, vice-président adjoint au soutien à l’exploitation de Nav Canada, faisait une présentation sur Aireon et l’ADS-B satellitaires.

Aireon est une coentreprise dont les deux actionnaires majoritaires sont, dans l’ordre, Nav Canada et Iridium Communications. Le but de cette entreprise est de réduire les minimums d’espacement entre les aéronefs en régions éloignées en installant des récepteurs ADS-B sur les satellites de la nouvelle constellation Iridium NEXT. La validation de la conformité des systèmes et de la charge utile est en cours d’achèvement et le déploiement du premier satellite est prévu pour le milieu de 2015 et se terminera en 2017. À terme, la constellation Iridium NEXT comptera 66 satellites en orbite terrestre basse, plus 6 de rechange en orbite et 9 de rechange au sol. Contrairement aux satellites GPS, les satellites d’Iridium NEXT ne sont pas en orbite haute géostationnaire. Ils auront une vitesse de 27 000 km/h et feront le tour de la Terre en 100 minutes.

ADS-B Magazine Aviation

 

L’ADS-B offert par Aireon sera du type ADS-B partout seulement, ce qui signifie que contrairement à ce qui est en place aux États-Unis, les aéronefs ne pourront pas recevoir de l’information des radars météo et sur le positionnement des autres aéronefs. Il servira de système de suivi et de surveillance pour la navigation aérienne. Le système sera d’abord mis en place sur l’Atlantique Nord. Cette région a été choisie parce qu’elle offre déjà un protocole international pour le dépôt des plans de vol et elle n’a pas de couverture radar. C’est la région éloignée qui offre le plus grand volume de vols quotidiens avec une moyenne de 1000 vols par jour et des pointes estivales à 1300; 90 % des aéronefs y circulant sont munis d’ADS-B.  Nav Canada prévoit que la réduction des minimums d’espacement engendrera une moyenne d’économies de carburant de 450 litres par vol, ce qui représente une économie annuelle de 127 M$ pour les compagnies aériennes. Ce chiffre serait conservateur selon Nav Canada.

Puisqu’il s’agit d’un réseau mondial, d’autres déploiements suivront après celui de l’Atlantique Nord. Pour ce qui est du Nord canadien, pas de date encore, mais il est à prévoir que l’époque où de vastes régions ne bénéficiant de moyens autres que les communications radio de suivi des vols tire à sa fin. Dans les années 2020, la planète entière sera couverte pas un système de suivi efficace permettant de réduire de façon significative les minimums d’espacement.