Le magazine Aviation s’est entretenu avec le lieutenant-général honoraire Richard Rohmer, l’un des rares pilotes de Mustang encore vivants de cette époque-là. Notons ici son fait d’armes notoire durant la Deuxième Guerre mondiale. Il aurait localisé la voiture du maréchal Rommel qui, le 17 juillet 1944, sera victime d’un mitraillage sur la route entre Livarot et Vimoutiers.

Le lieutenant d’aviation (Flying Officer) R.H. Rohmer.
(Lieutenant-Général honoraire Richard Rohmer)
Photo: Forces armées canadiennes

Magazine Aviation : Combien de temps a duré votre formation avec le Mustang MK1?

Lieutenant-général honoraire Richard Rohmer : 50 heures. En 1943-1944, j’avais 19-20 ans avec l’Escadron 430. J’ai effectué un tour de service de 135 opérations de reconnaissances, à bas niveau, sous le feu des batteries de l’artillerie allemande.

 

M.A. : Quelles ont été les difficultés rencontrées avec le Mustang?

L.G.H.R.R. : J’avais des problèmes pour atteindre les pédales de direction. J’ai eu besoin de deux coussins pour soutenir mon dos.

 

M.A. : Lors des missions, comment se comportait le Mustang?

L.G.H.R.R. : Le Mustang MK1 avait un moteur insuffisant. Il était trop lourd pour le combat aérien. À bas niveau, à pas plus de 5 000 pi, il était idéal pour des missions de reconnaissances visuelles ou photographiques et pour la direction d’artillerie avec sa caméra oblique située derrière la cabine de pilotage. Ce n’était pas notre travail que celui de descendre des avions ennemis. Notre tâche était strictement axée en support vers l’Armée de terre, soit en France, en Belgique, aux Pays-Bas ou en Allemagne.

 

M.A. : Quel type de mission avez-vous préférée?

L.G.H.R.R. : Ce fut le plus grand tir d’artillerie à Venlo et sur les ponts de la Hollande, etc.

 

M.A. : Quelle a été votre mission la plus difficile?

L.G.H.R.R. : La plus dure! Pour obtenir ce succès du 13 juillet 1944, en Normandie, j’ai eu un grand trou dans le gouvernail de direction et treize trous sur mon avion causés par le feu nourri des batteries antiaériennes de la DCA (FLAK) allemande. Et, surtout, avec ça, piloter jusqu’au retour à la base B-8!

 

M.A. : Quel serait votre plus beau souvenir avec le P-51 Mustang?

L.G.H.R.R. : Ce fut celui de localiser la voiture du Maréchal Rommel.

 

M.A. : Merci, Lieutenant-Général honoraire Richard Rohmer!

 

Un merci spécial est adressé au lieutenant-général honoraire Richard Rohmer, Forces armées canadiennes, à M. Laurier Soulard, ex-capitaine à la retraite et vice-président de la Fondation Faucon Argenté de l’Escadron 430 de Valcartier. Notez une prochaine édition (vers septembre 2018) du livre de M. Marc-André Valiquette portant sur l’histoire de l’Escadron 430. Certains faits documentés sont relatifs au P-51 Mustang et/ou cités par le reporter Martin Cormier, lors d’éditions antérieures du magazine Aviation.

 

Sources :

http://www.ipmscanada.com/ipms/Reference_%20Article/Aircraft/Mustang%20Addendum%20(June%202013).pdf

First Blood for the Mustang RCAF P-51 AS over Dieppe de Ralph Clint

volume 30, no 2, Été 1992, Journal of the Canadian Aviation Historical Society

http://www.avionslegendaires.net/avion-militaire/north-american-p-51-mustang/

https://en.wikipedia.org/wiki/North_American_P-51_Mustang_variants

http://www.historyofwar.org/articles/weapons_MustangI.html

 

Autres références :

Escadron 430, magazine Aviation, éditions antérieures